La découverte de la neuroplasticité est née dans le milieu du XX ème siècle et explique le besoin impératif de stimuler son cerveau. Elle est décrite par Norman Doidge, psychiatre et psychanalyste, chercheur à l’Université Columbia à New York où il enseigne, dans son livre que nous vous recommandons de lire : « Guérir grâce à la neuroplasticité » (Ed Belfond) où Norman Doidge consacre également un chapitre aux découvertes de Tomatis : Un pont sonore : Musique et cerveau, un lien privilégié.

Voici ce qu’il écrivait dans son précédent livre « Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau”.
“ En fait, la neuroplasticité est la faculté du système nerveux à se réorganiser quand il subit un changement.
Comment cela est-il possible ? A quoi est due cette étonnante faculté ? Faisons un peu d’anatomie pour le comprendre. Dans le cerveau, il y a environ cent milliards de neurones. Ils sont reliés entre eux sous forme de réseaux par leurs prolongements qu’on appelle axones. Au fond cela revient à imaginer le cerveau comme une grosse ville : les neurones sont des maisons, les synapses leur porte d’entrée, et les axones leur voies de communication qui permettent d’aller de maison en maison.

Au fur et à mesure que le temps passe, les maisons trop anciennes sont détruites. C’est aussi ce qui se passe dans notre cerveau : les neurones vieillissent, ils meurent, mais, à la différence des maisons, ils ne sont plus remplacés. Et lorsqu’un neurone meurt, sa porte d’entrée (synapse) disparaît aussi. C’est ce que l’on appelle la perte neuronale; nous perdons entre dix mille et cinquante mille neurones par jour. Un chiffre longtemps considéré comme inquiétant, car il signifie qu’en vieillissant, nous devenons moins vifs, plus distraits, moins réactifs …

Et, pourtant, contrairement aux idées reçues, ce constat n’est pas irréversible. En réalité, la fameuse “perte neuronale” est moins importante qu’on ne le croyait.
Pourquoi ?
Pour deux raisons. De nouveaux neurones apparaissent (même s’il s’agit d’une faible quantité). Et surtout, après la mort de certains neurones, ceux qui restent vont développer de nouvelles voies de communication pour contourner les portes fermées et aller vers des portes d’entrée ouvertes, vers des synapses qui fonctionnent. De nouvelles connexions se font alors vers d’autres neurones. Ce phénomène va compenser la diminution du nombre de neurones jusqu’à un âge assez avancé. Nous sommes donc capables de freiner notre vieillissement en créant de nouveaux réseaux de neurones, et c’est une découverte extraordinaire !”

Dans son livre Norman Doidge consacre un chapitre à Tomatis car non seulement la musique de qualité (on entend par qualité, toute musique qui pourra apporter une recharge corticale suffisante) mais aussi sa propre voix (lorsqu’elle est bien placée et donc dynamisante) font partie des stimulants privilégiés pour maintenir et créer de nouveaux réseaux.

Les séances audio-psycho-phonologiques trouvent ici toute leur importance et leur valeur, ainsi que les exercices de lecture à haute voix et de chant enseignées lors de toute rééducation audio-vocale.

En effet, grâce aux découvertes de Tomatis, séances d’écoute et exercices audio-vocaux permettent d’optimiser le fonctionnement de l’oreille humaine, afin que la perception des sons et notamment des sons aigus (qui donnent le plus d’énergie) dynamise et stimule au maximum le cerveau.

AA Tomatis explique les effets énergétiques des sons dans son dernier livre “Ecouter l’Univers”

“ Le cerveau est un prodigieux collecteur d’informations venant de tous bords et qu’il centralise, mais, pour traiter ces informations, le système nerveux a besoin d’une quantité importante d’énergie. les sources qui l’alimentent empruntent deux voies principales : l’une répondant au métabolisme propre du cerveau, l’autre dérivant de l’activité due aux stimulations.

Les apports énergétiques produits par les stimulis ont fait l’objet de recherches conduites par l’équipe canadienne de Stanley Jones. Les résultats obtenus portaient à la fois sur le recensement des stimulations nécessaires au système nerveux et sur les effets de la déprivation sensorielle.

La conclusion la plus frappante, à laquelle j’ai été également conduit, a consisté en la découverte d’une “énergie » se manifestant par un surplus d’activité et de créativité allant de pair avec une modification du comportement. L’individu stimulé devient plus serein, il est moins affecté par les fluctuations du quotidien, le sommeil retrouve un rythme normal; il est à la fois plus court et récupérateur.

La même équipe canadienne a estimé la quantité indispensable de stimulis à trois milliards par seconde durant au moins quatre heures et demi par jour. Un tel chiffre paraît exorbitant. Cependant lorsque l’on connait le mode d’action des sons, cette évaluation devient tout à fait raisonnable. En effet l’onde acoustique étant un phénomène vibratoire du substrat aérien, les stimulations sont en définitive, autant de “piqûres” à l’échelle des molécules qui le composent et qui jouent sur le corps dans sa totalité – au niveau de l’oreille bien sûr mais aussi sur toute l’enveloppe cutanée.

Cette nouvelle orientation étend donc les effets des vibrations sonores très au-delà de l’oreille humaine.

De fait l’énergie reçue par la voie cutanée augmente encore lorsque la verticalité est acquise, par étalement de la surface antérieure du corps, plus riche en fibres sensorielles. Une telle posture, sous l’action de la lutte antigravifique, entraîne à son tour la création de stimulations au niveau des muscles, des ligaments, des aponévroses, des os et des articulations.

C’est l’oreille qui va orchestrer l’ensemble. Grâce à elle, les stimulations peuvent être contrôlées, absorbées et distribuées en permanence. »

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